24 victoires WorldTour avec seulement 3 coureurs: la Slovénie a largement dominé le peloton cette saison
Grâce à Roglic, Pogacar et Mohoric, la Slovénie a dominé la saison 2021.
- Publié le 12-10-2021 à 06h35
- Mis à jour le 12-10-2021 à 14h24
"Félicitations à Tadej Pogacar pour sa victoire en Lombardie mais aussi à Primoz Roglic pour leur saison exceptionnelle à tous les deux."
C'est en ces mots que le président de la Slovénie, Borut Pahor, a réagi à la nouvelle démonstration de ses compatriotes en Italie. Il y a quelques mois, celui qui est également un grand fan de cyclisme avait tweeté : "Ce n'est plus le Tour de France, c'est le championnat de Slovénie" , après leur doublé sur la 14e étape de la Grande Boucle en 2020. En un an et demi, ce petit pays bordé par l'Adriatique s'est en effet fait une place parmi les plus grandes nations du cyclisme.
Car, si en remportant samedi dernier le Tour de Lombardie Tadej Pogacar est devenu le premier coureur depuis Eddy Merckx à remporter le Tour de France, Liège-Bastogne-Liège et la Classique des feuilles mortes la même année, c’est tout le cyclisme slovène qui brille depuis août 2020.
Une domination qui ne se reflète pas en termes de quantité. Ce petit pays d'Europe de l'Est ne compte que sept représentants dans la catégorie WorldTour (Pogacar, Roglic, Mohoric, Novak, Tratnik, Polanc et Mezgec), ce qui reste bien loin des 64 Belges ou Français ou des 62 Italiens présents dans les équipes de la catégorie reine. "Nous restons un pays de sports d'hiver, le saut à ski et le ski alpin restent les sports les plus populaires, mais le cyclisme est entre-temps entré dans le top 3", expliquait Roglic à ce sujet il y a quelques mois.
Mais, si les Slovènes ne sont pas nombreux, la qualité est bien présente. La Slovénie est le pays ayant remporté le plus d’épreuves WorldTour (24) cette saison, loin devant la Belgique (19) et les Pays-Bas (16). Une statistique impressionnante pour un "petit" pays du cyclisme et alimentée par les seuls Pogacar, Roglic et Mohoric. Il n’est donc pas étonnant de retrouver les deux premiers cités respectivement en tête et en troisième position du classement mondial de l’UCI.
Présents sur les grands tours (Pogacar a remporté sa seconde Grande Boucle consécutive et Roglic sa troisième Vuelta d'affilée cette saison), les deux prodiges ne se contentent pas de cela. Contrairement à ce qu'on pouvait voir les décennies précédentes, Roglic et Pogacar jouent également les premiers rôles sur les classiques et dans les petites courses à étapes. "Pour un pays de deux millions d'habitants, ce sont des performances folles" , se réjouit Roglic. "La Slovénie n'avait pas vraiment un grand passé cycliste jusqu'à ce que nous commencions à l'écrire." Et il y a fort à parier que cela continuera en 2022.
Des résultats qui entraînent la suspicion
C’est une tare inhérente au cyclisme : quand un coureur domine le peloton, les suspicions de dopage à son encontre ne sont jamais très loin. Alors, quand il s’agit d’une nation entière, qui ne fait pas partie des pays traditionnels de cyclisme en plus, les questions et les doutes se font encore plus forts.
D’autant que le cyclisme slovène a été touché par une vaste affaire de dopage récemment. Le manager de l’équipe Bahrain Victorious, Milan Erzen, slovène lui aussi, a été impliqué dans l’affaire Aderlass, qui n’a pas non plus épargné les coureurs Kristijan Koren et Borut Bozic. Lors du dernier Tour, l’équipe Bahrain (de Matej Mohoric), qui entretient toujours des liens étroits avec la Slovénie, a été perquisitionnée dans le cadre d’une enquête préliminaire.
Mais Roglic et Pogacar, quant à eux, n’ont jamais été mis en cause dans la moindre affaire de dopage.